PHYSIQUEMENT: Doreen est une femme de 27 ans au corps plutôt fin et élancée. Elle est assez grande, mesurant 1 mètre 78, et n'est pas très lourde. Cependant, ne vous fiez pas aux apparences, malgré son poids plume, la jeune femme est une redoutable combattante.  Elle possède un visage doté de traits fins et encadré par une longue chevelure d'un noir de jais. Ses yeux, d'un vert pâle, en ont déjà envoûtés plus d'un, mais c'était il y a bien longtemps, lorsqu'elle était encore une noble. Des pommettes saillantes, une bouche aux lèvres charnues, beaucoup ne la prendrait pas pour une guerrière Méliana. Elle possède encore la grâce qui est propre à la noblesse mais possède la force d'une féroce combattante. Elle aime prendre soin de ses longs cheveux qu'elle s'amuse à coiffer chaque matin, sans doute une habitude gardée de la haute société. Elle a aussi pour habitude de se peinturlurer le visage de signes tribales bleus lorsqu'elle part à la chasse ou en guerre. Pourquoi? Elle n'en sait trop rien, ça la distingue des autres, et comme elle n'est pas toujours d'accord avec ses compatriotes, elle aime montrer sa différente. La jeune femme est très fine mais possède bien sûr de beaux atouts propre à féminité. Une poitrine généreuse mais pas trop. Des hanches pas trop larges, juste ce qu'il faut pour pouvoir enfanter sans problèmes, ainsi que des jambes longues, fines, mais musclées, endurcies par l'entraînement et les voyages. Doreen est une personne svelte et souple, qui allie grâce, habilité et agilité. Côté vestimentaire, elle est souvent habillée de cuir. Étant une très bonne chasseuse, la jeune femme tanne et coud les différents morceaux de cuir qu'elle récupère afin de s'en vêtir. Elle possède aussi quelques robes, faites de lourds tissues de quand elle était noble, mais s'en sert pour créer d'autres vêtements, moins chauds, pour l'été.

COTE CARACTERE :  Doreen est une femme froide, calculatrice, sadique, cruelle et empli de haine envers la Terre entière et surtout envers les Hommes.
... Qu'ais-je dis? Je me fourvoie. Reprenons depuis le début.
Doreen est une jeune femme dotée d'un caractère bien spécifique. Elle possède ses propres idées et ne se laisse pas convaincre facilement, de ce fait, elle n'est pas toujours du même avis que les autres femmes de sa tribu.
Un tempérament apaisant. Malgré ses peintures tribales barbouillées sur le visage et ses longs cheveux noirs encadrant ses beaux yeux verts aux sourcils souvent froncés, Doreen est une personne au calme apparent. Lorsqu'elle n'est ni frustrée ni autoritaire, elle reste silencieuse et regarde sans broncher les autres personnes se trouvant face à elle. Elle sait donc facilement calmer quelqu'un en colère, ou encore un prisonnier rien qu'en le regardant.
Une âme d'artiste. Étant née dans une famille de nobles, la jeune femme a dû apprendre la couture, la peinture, le chant ou encore la musique. Elle est très douée au piano et au violon, mais ne peut malheureusement plus pratiquer ces instruments depuis son arrivée au camp des Mélianas. Cependant, elle chante toujours, que ça soit des chants de guerre ou des mélodies de son invention. Elle reste très habile de ses doigts et aime se fabriquer de nouveaux vêtements.
Attentive. Doreen possède des yeux de lynx, un odorat fin et des oreilles à l'écoute. Elle prête toujours attention au moindre détail et est capable de remarquer si quelque chose se passe mal même dans la plus grande des confusions. Dans ces moments là, elle s'isole complètement du monde extérieure et se concentre sur tout ce qui se déroule autour d'elle. Elle est aussi une femme à l'écoute des autres, prête à les aider et à résoudre leur problème.
Audacieuse. La jolie brune se permet parfois de prendre des décisions seule, sans l'accord de ses supérieures. Elle est audacieuse mais pas téméraire. Chaque coup est calculé, elle ne s'amuse pas à foncer tête baissée comme la plupart de ses congénères. Elle ose prendre la parole et défend ses opinions et ses actes même si ceux-ci sont jugés impensables.
Charismatique. Doreen a appris à parler posément et distinctement dès son plus jeune âge. Elle s'énerve rarement, préférant garder un air dur et froid plutôt qu'avoir le visage défiguré par la rage. De plus, elle trouve que garder un air impassible accorde plus de crédibilité qu'un visage rouge de colère. De cette façon, lorsqu'elle parle, son auditoire se tait et l'écoute.
Cultivée. Étant née dans une famille bourgeoise, la demoiselle a apprit bon nombre de chose. Les mathématiques, la science, l'histoire de son pays... Elle est très érudite. Elle est une adepte de la lecture et continue aujourd'hui encore à lire. Philosophe, elle se pose beaucoup de questions sur la différence entre Hommes et Femmes et cherche à faire entendre raison à certaines personnes. Diplomate, elle préfère avant tout discuter que se battre. Mais elle n'hésite pas à entrer en conflit dès qu'elle se sent menacée.
Curieuse. La curiosité est un vilain défaut, Doreen le sait, mais elle ne peut s'en empêcher. Elle déteste qu'il se passe quelque chose sans en être au courant. Elle aime les commérages mais n'aime pas y participer. Et si quelqu'un ne veut pas lui avouer un secret, elle usera de ruse pour qu'il lui soit révélé.
Dévouée. Doreen est dévouée à la cause des Mélianas même si elle n'est pas d'accord avec elles sur certains points. Elle protégeras ses sœurs coûte que coûte, mais peut parfois enfreindre certaines règles si son instinct lui dicte autre chose.
Diplomate. Un air grave, une voix posée, des yeux étincelants, une posture droite et fière, Doreen possède le charisme pour parler et défendre ses opinions. Ses mots, piquants, acides et bruts, ne sont dit que dans le but de convaincre son ennemi. Mais ses leçons lui ont appris à accepter les marchés.
Douce. Malgré son air dur et froid, la jeune femme cache sa douceur initiale, cette douceur qui la caractérisait à son plus jeune âge, lorsqu'elle vivait encore dans l'ignorance. Mais seuls ses plus proches amis connaissent cette façade.
Énigmatique. Doreen peut parfois disparaître plusieurs jours sans prévenir personne. Elle aime barouder, voyager seule afin de découvrir des endroits perdus où seule elle osera s'aventurer. Des petits coins de paradis, où elle aime rester seule pour réfléchir.
Imprudente. Sa curiosité l'entraîne parfois hors des sentiers battus. Elle est une personne réfléchie, prendra toutes les précautions pour se protéger et se cacher, mais si une chose attise sa curiosité, elle cherchera à la satisfaire par tous les moyens.
Joueuse. Doreen aime s'amuser avec les hommes, mais pas de la même manière que les autres Mélianas. Elle ne les prend en aucun cas pour un objet sexuel, peut-être à cause de son éducation. Elle aime aussi se jouer des femmes, se montrer ironique, cynique avec elles, surtout lorsque celles ci sont en désaccord avec elle.
Un brin de naïveté. La demoiselle reste un peu rêveuse. Malgré les barbares et les hommes qu'elle a côtoyé, la jolie brune espère encore trouver un beau jour un homme qui serait son égal. Les hommes et les femmes ne sont-ils pas nés pour se compléter à la base?
Patiente. Étonnant n'est-ce pas? La jeune Méliana est l'une des rares de son clan à être patiente. Cela dépend bien sûr des circonstances, mais étant douce par nature, elle sait rester calme et attendre.
Protectrice. Doreen est bien évidemment fidèle envers son clan, et aidera ses consœurs. Mais son instinct protecteur est beaucoup plus fort envers ses amis qu'elle défendra corps et âme, plutôt qu'à une guerrière qu'elle déteste cordialement.
Rancunière. La jeune femme n'est pas du genre à oublier les coups bas. Il fut un temps où elle pardonnait les erreurs. Mais ce temps est maintenant révolu. 
Solitaire. Lasse parfois des commérages des Mélianas, Doreen aime passer la majeure partie de son temps seule. Elle aime beaucoup s'adonner à la chasse, et donc le silence fait partie de son quotidien.
Surprenante. Certains de ses agissements laissent les autres femmes sceptiques. Elle es originale et ne pense pas comme les autres. Le fait est qu'elle pense que tous les hommes ne sont pas pareils, brutes et barbares, lui a donné quelques ennemies au sein de la tribu.
Têtue. Lorsqu'elle a une idée en tête, Doreen ne la lâche pas, elle ira jusqu'au bout. Elle voudra à tout prix atteindre son but.

De Garth. Un nom de la noblesse fort bien connu pour tirer sa richesse du commerces de pierres précieuses et de broderies. Soie, velours, satin ou encore rubis, diamant et saphir, l'entreprise de cette famille est fleurissante et emploie bon nombre d'esclaves, aussi bien dans les mines que dans les ateliers de couture. Chaque robe, chaque étoffe sortant de ces ateliers était unique et faisait rêver des centaines d'aristocrates. Il va sans dire que le prix de ces robes ou autres vêtements étaient extrêmement coûteux...
La famille de Garth se composait de trois aristocrates. Le meneur de l'entreprise, Edmund, alors âgé de 35 et qui reprenait l'affaire familiale près d'un siècle après sa création. Sa femme, Azélia, dans sa 28ème année, et enfin, le frère d'Azélia, Kouglof qui veillait de très près à la fortune de la famille et qui était tombé amoureux de sa propre personne. Azélia  n'était à la base qu'une simple femme faisant partie de la très basse noblesse, mais Edmund en tomba sous le charme et décida de se marier avec. L'affaire eût été un drame pour son pauvre père qui le voyait épouser Lady Vin, une comtesse presque aussi riche que la famille De Garth et en qui il voyait une affaire rondement menée. Cependant, après plusieurs années de guerre, le père céda et laissa son entreprise à son unique héritier, voulant coûte que coûte que l'affaire reste dans la famille. C'est ainsi qu'Azélia et Kouglof furent propulsés dans la très haute noblesse et devinrent des personnalités très en vogue. Et si Azélia profitait surtout de son mari et des joies qu'il lui offrait, Kouglof lui se pavanait comme un paon dans de nouveaux habits luxueux, aux bras de comtesses et de baronnes et s'activait dans l'ombre afin de préserver la fortune de la famille.
Comme dans tout mariage, Azélia se retrouva bientôt enceinte et accoucha neuf mois plus tard d'un petit garçon qu'on décida de nommer Klein. Malheureusement, le nouveau né s'éteignit quelques mois plus tard, atteint d'une malformation cardiaque. Les prochaines grossesses de la jeune femme se soldèrent toutes par une fausse couche, doublée d'une sensation de désespoir et de colère de la part de son mari, qui voulait un héritier pour reprendre l'entreprise. Et il allait sans dire que son frère la brusquait afin qu'elle reprenne ses esprits et assure l'honneur des Garth, il ne voulait surtout pas redescendre de son piédestal. La noble commença alors à déprimer, jusqu'au jour où son ventre recommença à gonfler et qu'aucun accident ne survint. Une fille vint au monde que l'on nomma Doreen, signifiant "cadeau de Dieu". Et cette petite merveille, vue d'un mauvais oeil par Kouglof qui ne voyait en elle qu'un problème, devint rapidement le joyau de son père qui voyait en elle le portrait de sa mère. Que diable s'il n'avait pas de fils, cette fille serait élevée en tant que tel ! Elle était devenue la prunelle de ses yeux et il faisait avec elle ce qu'il aurait dù construire avec un vrai fils. Il lui apprit le maniement des armes, épées, lancé de couteaux, arc, qu'elle maîtrisa bientôt à la perfection. Il lui enseigna l'équitation, et avec, la chasse et la course. Doreen se montrait particulièrement attentive à ses leçons, il est vrai que peu de jeunes femmes de la noblesse s'adonnaient à de telles pratiques, et elle était fière que son père la prenne sous son aile. Il passait aussi des heures à lui expliquer la géographie, l'histoire et la politique, discussions auxquelles les femmes n'étaient jamais conviées. Sa mère quant à elle, lui enseignait l'art de la broderie et du tissage, ainsi que l'art de se mouvoir avec grâce, la danse, et toutes formes d'art. Bien que préférant les longues chevauchées avec son père, Doreen s'appliquait à la tâche. Elle pensait que la vie d'une femme était ainsi, pleine de libertés et de créativité. Comme elle se trompait...

Kouglof regardait la jeune femme s'épanouir telle une fleur avec la rage au ventre. Sa soeur, cette incapable n'avait réussi à donner naissance qu'à une simple fille. Ce qui signifiait que l'entreprise reviendrait à celui qu'elle épouserait. Ce ne devait donc pas être n'importe qui. Lentement, un plan se forma dans sa tête et un rictus prit place sur son visage. Il ferait tout son possible pour garder sa place et rien ni personne ne pourrait se mettre en travers son chemin, pas même sa soeur...
Tirant sa douceur et sa gentillesse du côté de sa mère et l'audace et le charisme de son père, Doreen faisait un curieux mélange. Son oncle avait beaucoup de mal à cerner sa personnalité, tantôt calme, tantôt rebelle. Mais elle se comportait surtout de cette manière envers lui. Elle le détestait cordialement, avec ses airs de coq et toujours avec des greluches aux bras. Et il lui rendait bien. Il s'amusait à la pinçait, et dès qu'elle se montrait insolente il la giflait. Hors de vue de ses parents bien entendu.
Et pendant que la petite fille grandissait, insouciante entre l'amour de son père et de sa mère, il empoisonna lentement Azélia grâce à des infusions qui, affirmait-il, la ferait redevenir fertile pour que la graine d'un garçon s'y implante. Confiante, sa soeur buvait le breuvage, ne remarquant pas qu'il lui empoisonnait furtivement l'esprit. Elle devint folle en l'espace de quelques mois et finit par se tuer, ne supportant plus les visions et les voix. Elle laissa derrière elle un mari et une enfant dévastés et ne comprenant pas comment son état avait dégénéré ainsi. Edmund sombra dans la dépression, Doreen quant à elle, essayait tant bien que mal de l'aider. Elle restait douce et sage avec lui, mais ne pouvait ignorer la perfidie de Kouglof. Il lui semblait qu'il jouait la comédie, et que c'était lui qui l'avait empoisonné. Mais comment une jeune fille de 21 ans pouvait-elle se dresser contre cette sorte d'homme?
Dès lors, elle essaya de l'esquiver. Lorsqu'il apparaissait dans une pièce, elle en sortait, quand elle l'entendait approcher, elle le fuyait. C'était un jeu du chat et de la souris. Doreen se sentait de plus en plus mal à l'aise et les seules fois où elle était obligée de se trouvait face à lui étaient pendant les diners. Ce regard scrutateur et froid qu'il lui lançait la glaçait jusqu'au sang mais elle ne le montrait pas. Plutôt crever. Un jour, alors qu'elle se demandait comment elle allait faire pour continuer à vivre de la sorte, son père l'appela. Lorsqu'elle entra dans la pièce, la première chose qu'elle remarqua fut le sourire cruel de son oncle. Cette fois, elle ne tenta même pas de cacher sa peur. La satisfaction qu'elle lisait sur le visage de Kouglof lui faisait craindre le pire. Et elle avait raison...
L'annonce que lui fit son père lui tomba dessus comme un coup de massue. D'abord elle resta interdite, lui demandant de répéter, mais elle avait bien entendue, elle devrait épouser son oncle, pour que l'affaire reste dans la famille et, la rassurant en disant que sa mère l'aurait approuvée. Rien de ce qu'elle fit ce jour là ne le fit changer d'avis. Elle hurla, pleura de rage, accusa son oncle du meurtre de sa mère. Rien n'y changea, son père entra dans une colère noire et pour la première fois, la gifla. Le coup de grâce fut lorsqu'il lui annonça qu'elle n'était qu'une femme et qu'elle n'avais pas son mot à dire. Qu'il avait eu tort de l'élever comme un fils.

Le mariage fut célébré à l'église, tout le gratin de la haute société était là, et, pour l'occasion, son père avait fait travailler d'arrache pied toutes ses servantes afin qu'elles créent la plus merveilleuses des robes. Doreen n'en avait jamais vu de telle. Sertie de diamants et d'onyx, brodée de fils d'or et d'argent, cousue dans de la soie et parée de dentelle, elle était réellement magnifique. La jeune femme ne put que la contempler, attristée d'un tel gâchis. Elle savait que son père croyait que ce qu'il faisait était bien, mais elle lui en voulait terriblement. Elle laissa ses servantes la préparer, ornant ses cheveux de broderies et du voile qui allait sceller son destin.
Le coeur lourd, elle monta les marches au bras de son père qui la tenait fermement. Elle aurait voulu hurler, se déchainer contre cet homme qui allait devenir et qui la regarder avancer avec un rictus sur le visage. Elle avait peur oh oui. Elle se souvenait parfaitement des corrections qu'il lui avait filé lorsqu'elle ne voulait pas lui obéir. Et s'imaginer en train de partager sa couche... Des larmes lui brulaient les yeux mais elle les retenait, fière. Elle ne pleurerait pas devant lui, elle devait se montrer forte. La haute société la regardait. Les femmes la voyaient souffrir en silence, Doreen lisait la compassion dans leurs yeux. Bon nombre d'entre elles avaient aussi subi un mariage forcé. Les hommes la fixait, le regard froid. Quelle triste réalité la jeune femme remarquait soudain, amèrement. Vint le moment de prononcer leur voeux. Kouglof répéta précipitemment les mots du prêtre. Doreen sentit les sanglots lui monter à la gorge, mais elle répéta froidement le serment qui allait les unir. Son époux releva alors le voile et l'embrassa avec force, lui démontrant qu'elle n'aurait droit à aucun pouvoir. La jolie brune se laissa faire avec un dégout à peine masqué. Ce baiser était vide de tout sentiment amoureux. Au contraire, il exprimait la possession. Doreen su alors qu'elle deviendrait l'esclave de cette homme, tout comme les femmes qui se tenaient devant elle étaient l'esclave de leurs maris. 
Elle avait souvent entendue parler des Mélianas, ces femmes guerrières habitants Tanaïs, au Nord-Est de Valbrume. Elle étaient craintes de tous, tout comme le peuple entier craignait les Paliontos. Brutes, assoiffés de sang, réclamant vengeance à cause d'une histoire passée, les deux clans semaient la terreur chez les simples paysans et bourgeois. Doreen savait ce que ces femmes faisaient, ou du moins, elle pensait le connaitre. Réduire des hommes à l'état de moins que rien, se jouer d'eux, tuer les brutes et les sauvages... Cela lui plaisait. Elle s'imaginait déjà planter une hache dans le crâne de son récent époux, ainsi que dans le crâne de plusieurs autres brutes. Elle ne voulait pas être l'esclave d'un homme... Elle avait pris sa décision, une décision qui allait changer toute sa vie.

Le soir vint, beaucoup plus vite qu'elle ne l'aurait voulu. Elle se trouva seule avec Kouglof, dans la chambre qu'ils allaient partager. Elle tremblait, elle ne voulait absolument pas qu'il la touche. Elle le vit s'approcher d'elle, tel un loup affamé. Elle voyait dans ses yeux ce qu'il allait lui faire, la posséder, la soumettre à sa volonté. Il la plaqua contre le lit, enserrant ses deux poignets de ses mains fermes et commença à l'embrasser sur le visage et dans le coup. Doreen, le visage baigné de larmes, luttait désespérément afin de ne pas se faire violer. Horrifiée, elle se sentait nauséeuse et au bord de la crise de panique. Kouglof lui arracha le haut de sa robe réduisant en lambeau la robe que son père avait créé. Les pierres précieuses volèrent et s'étalèrent sur le plancher tandis que son époux, malaxait avidement la poitrine de Doreen. Au bord de l'évanouissement, la jeune fille entendit soudain son oncle jurer. Il était impuissant. De rage, il tenta en vain pendant plus d'une demie heure à la posséder, mais n'y arriva pas. Furieux, il gifla la jeune femme et la roua de coups pendant plusieurs minutes, calmant son ardeur. Puis, il claqua la porte, laissant Doreen à moitié nue, pleurant dans les restes de ses vêtements et couverte de coupures. Pendant plusieurs jours il la laissa enfermer là, venant chaque soir la brutaliser, restant impuissant. Et chaque jour il la battait, la traitant de sorcière, incapable de la prendre. Doreen ressentait à la fois un certain soulagement en même temps que la haine prenait de plus en plus de place en elle. Elle allait le tuer. Un soir, alors qu'il tentait une nouvelle fois de lui arracher ses vêtements, Doreen lui planta un coupe papier dans la gorge. Il était tellement absorbée par le corps de la jeune femme qu'il ne vit pas l'éclat argenté qui scintilla avant de lui sectionner la carotide. Il s'écroula sur le lit dans un gargouillement affreux et ne se releva plus. D'abord choquée, Doreen mit quelques secondes avant de reprendre ses esprits. Elle se leva, contempla le cadavre sans une once de remord, puis se mit en devoir de fouiller les pièces. Il fallait qu'elle sorte et très vite, si quelqu'un la découvrait... Elle prit dans la penderie de Kouglof, un pantalon noir et une chemise blanche, puis elle fouilla à la recherche d'un veston. Une fois habillée, elle prit ses grandes bottes - seule chose masculine qu'elle avait eu le droit de garder - enfila des gants et trouva deux grandes besaces. Dans la première, elle y déposa sa robe de mariée en lambeaux ainsi que toutes les pierres précieuses et de l'argent, sait-on jamais, elle ne savait absolument pas comment elle pourrait rentrer dans le clan des Mélianas. Elle y entreposa aussi d'autres vêtements, aussi bien masculins que féminins, des cartes géographiques, une boussole, une longue vue et quelques livres. Puis elle partie à la recherche des cuisines afin de remplir son deuxième sac de nourriture. Elle en prit le maximum, ne s'étant jamais aventurer seule dans la forêt, mieux valait qu'elle ait trop que pas assez. Une servante la remarqua, elle prit un couteau, son épée et courut vers l'écurie, scella en toute hâte son cheval, grande bête noire à la musculature impressionnante, jeta dessus ses besaces et s'enfuit au galop, laissant derrière elle tout ce dont elle avait connu, les bals, les richesses, le manoir... Elle ne possédait plus rien. Essuyant rageusement ses larmes, Doreen repensa à son père, elle avait à la fois de la peine et de la rancoeur envers lui. Mais plus jamais elle ne le reverrait...

Les jours passèrent, armée de sa petite boussole et de ses cartes, Doreen n'eut pas beaucoup de mal à se diriger vers Tanaïs. Elle se sentait plus libre qu'elle ne l'avait jamais été, elle rencontra quelques soucis en chemin mais tout fut bien vite régler. Elle arriva alors à l'orée d'une des forêts qui bordait l'entrée de la contrée des Mélianas. Doreen descendit alors de cheval et le guida à l'intérieur de la sinistre forêt. Il se passa près de trois nuits avant qu'elle ne soit découvert. Un groupe de trois guerrières lui sauta dessus et entreprirent de la violenter et de la voler au départ. Mais Doreen ne se laissa pas faire, elle avait laisser un homme la battre, plus personne ne recommencerait. Elle sortit son épée et défia l'une des guerrières, demandant à voir la reine. Celle-ci ricana et s'avança vers elle de manière menaçante. Doreen n'attendit pas une seule seconde, elle fondit sur elle. Stupéfaite, la guerrière para le coup à la dernière minute et le combat commença. La jeune aristocrate avait reçu un très bon entraînement, ainsi elles se tinrent tête pendant plus de cinq minutes, jusqu'à ce que Doreen fit voler l'épée de la guerrière et arrêta la sienne sur sa gorge. La guerrière, vaincue, regarda ses deux autres compagnes et, sans un mot, lui fit signe de lui emboîter le pas. Après plusieurs heures de marche, Doreen vit se dresser devant elle, le château de la reine. On la mena à elle et la guerrière contre laquelle la jeune femme avait gagné le combat lui expliqua les faits. La reine demanda alors à la jeune femme pourquoi elle voulait les rejoindre. Doreen lui conta alors son histoire et ses envies. Dès lors, elle fut admise dans le clan des Mélianas. On lui appris le fonctionnement du clan, où se situait sa place. On l'entraîna d'une autre manière. Mais Doreen possédait certaines choses que les autres n'avaient pas. Elle possédait le charisme, elle n'était pas comme toutes ces autres brutes, elle était plus intelligente, et ne se laissait pas endoctriner. Elle avait ses propres opinions, surtout vis à vis des hommes. Ce qui faisait que certaines guerrières ne l'aimait pas. Elles n'aimait pas non plus sa grâce, ses gestes qui montraient qu'elle était de sang noble. Mais Doreen s'en fichait. Elle avait trouvé sa place...

Voilà maintenant cinq longues années que Doreen vit chez les Mélianas. Elle a participé à de nombreuses guerres, tué de nombreux ennemis, mais possède toujours une vision optimiste de certains hommes. Elle a eu vent des ennuies de son père, de la maladie qu'il avait contracté, mais elle ne pouvait plus rien pour lui. Elle était devenue la meilleure chasseresse et apportait bon nombre de biches et cerfs à diner. Comme bon nombre, elle vivait dans une hutte dans le village de Maïora, mais légèrement à l'écart. Elle aimait rester en retrait, seule. Certaines guerrières sont ses ennemies, beaucoup l'admire pour sa force de caractère, son intelligence et sa réflexion, car elle ne se jette pas à corps perdus dans la bagarre, et peu son ses amies. Malgré ça, elle vit très bien au milieu de ce clan, même si elle s'oppose parfois à certaines décisions...