Bon on commence par le haut ?  En le regardant on est frappé par ses yeux bleu. Deux grands yeux, d’une couleur presque glaciale. Les yeux sont les fenêtres de l’âme, non ? Cette simple expression prend tout son sens quand on croise le regard de Daniel. Son visage est assez fin et il porte généralement une très légèrement barde, ou un bouc.  Ses cheveux sont châtain et il apprécie de les porter mi-long. Il se trouve beau. De plus, il sait que son visage est l’une des armes dont il peut se servir pour gravir les échelons. Le reste de son corps est taillé pour le combat. IL est fin, mais musclé, et est en plus barré de plusieurs longues cicatrices, signe des épreuves qu’il a eu à endurer. IL les porte avec fierté, comme signe de son vécu.  IL se déplace de manière gracieuse, mais n’est pas dénué d’une certaine noblesse dans son port de tête. IL se déplace dans un couloir comme il se mouvrait en plein combat.
IL  peut avoir l’air dédaigneux mais ce n’est qu’une façade. IL fait très attention à tout ce qui l’entoure pour ne jamais être pris au dépourvu.

Du côté de sa mentalité, il peut être définie d’un côté par son honneur sans faille et de l’autre par sa cruauté sans limite. IL place son honneur au dessus de tout, car il sait que sans ça, il ne serait qu’une bête assoiffée de sang et qu’un tel animal ne serait pas capable d’atteindre ses objectifs. S’il ne peut devenir roi, il veut devenir l’un de ses conseillés. Pour devenir conseillé, il ne veut pas attendre trop longtemps. Son but est de tuer l’actuel conseiller de guerre. IL ne vit que pour ça. Non, plus qu’une raison de vivre, c’est le but de sa naissance.
Pour atteindre cet objectif, il a la chance de pouvoir faire preuve d’une cruauté sans limite, d’accomplir les actes les plus rebutant, sans ressentir le moindre la moindre petite pointe de culpabilité. La cruauté fait partie intégrante de lui, il l’a appris tout jeune. IL a apprit à faire souffrir sans arme, toutes personnes méritant sa haine.
Et pour finir, au plus profond de son être, se trouve une minuscule étincelle. Une simple pointe d’affection, qu’il a ressentit pour sa mère, et qui depuis sa mort ne cesse de diminuer. IL pourrait y trouver une source de réconfort et rallumer la flamme. Mais aimer c’est souffrir, et cette étincelle lui faire souffrir milles morts.  

Toute histoire à sa genèse, non ? La mienne commence il y a 25 ans. Elle commence même un peu avant, lorsque mon père à compris qu’il ne gravirait jamais les échelons de l’armée pour arriver dans le saint des saints. La Garde Personnelle Du Roi. Oui, rien que ça ! IL avait une esclave sous la main, il a fait le calcul 1+1 = 3. Puis, quelques 9mois plus tard, j’arrivais sur le devant la scène. Ma naissance était, comme vous vous en doutez, très attendu. Mais il lui faudra attendre jusqu’à mes 6ans. Jusqu’à ce que mes mains soient assez grandes pour tenir un couteau. C’est à  ce moment, que mon histoire commence vraiment.

Les 10 ans qui on suivit, mon père m’entraina. Ou me tortura, ça dépend grandement du point de vue. Lui, vous direz qu’il a prit de soin de moi, qu’il m’a rendu plus fort, qu’il m’a rendu meilleur. D’autres vous direz, qu’il m’a rendu froid, qu’il m’a rendu insensible. Moi, je peux vous dire qu’il y a un peu des deux. IL m’a rendu fort, il m’a rendu froid, il m’a rendu plus déséquilibré que la plupart des gens.

D’ailleurs, je ne sais pas si je peux me comparer à la plupart des gens.  La plupart des gens ne se faisaient pas réveiller en pleine nuit par leur père armé d’un gourdin, qu’il se faisait alors tournoyer au dessus de sa tête avant d’essayer de l’abattre sur la mienne. Il repartait ensuite comme si de rien n’était, sans même claquer la porte de ma chambre, sans un regard vers l’animal terrifié tapi sur le sol de sa chambre. Animal terrifié que j’étais. Aujourd’hui, si animal je suis toujours, terrifié je ne le suis plus. Les visites nocturnes continuèrent, chaque soir au début, puis de manière aléatoire. Je me réveille encore chaque soir, un peu après minuit, en sueur et pris de panique.

En plus de ces visites nocturnes, il m'entrainait tous les jours. Exercices à la dague au début, puis à mains nues, puis à l’épée, et enfin à la lance quand mon corps eut assez grandi. Mais il m’entrainait pas seulement mon corps, mais aussi mon esprit. Divers stratégies, et mécanisme de manipulation. Tout ce qu’il fallait pour gravir les échelons. Et bien sur, quand mes performances n’étaient pas à la mesure de ses attentes, je subissais de divers très inventifs châtiments corporels.
Je ne me posais pas de questions sur ma vie, je n’en avais jamais eu besoin. J’étais un bon fils bien obéissant, respectueux, et doué. Mais « fils » est un bien grand mot. « Outil », « arme », et même « marchepied » seraient plus appropriés. Il se servait de moi, et cela ne me dérangeait pas. Pourquoi cela m’aurait même dérangé ? Pourquoi aurais-je eu l’idée de me rebeller ? L’épée que forge le forgeron se rebelle t’elle dans la main du chevalier ? Non. Elle tranche les ennemis pour faire progresser le chevalier à travers la mêlée.

Tout bascula quand j’eus 16ans, lorsque mon père fut capturé par les Mélianas. En me laissant seul. Seul avec ma mère, qui soit dit en passant, faisait pale figure d’être humain. Faible de corps et d’esprit elle errait dans la maison sans but. L’observer était, néanmoins, distrayant.  Sa faiblesse d’esprit, me permettait de m’exercer. Je la fis souffrir sans armes. Je la maltraitais, je la manipulais. Mon étude m’appris de nombreuses choses. Peu importe ce que je lui faisais subir, la tendresse qu’elle me portait me faiblissait pas. Même pas un peu. Puis, des souvenirs me revinrent peu à peu. Sa présence à mes cotés depuis ma naissance. Quand elle ouvrait la porte de ma chambre après que mon père en soit sortit, qu’elle m’allongeait dans mon lit, me bordait et me chantait des chants étranges et envoutant. Quand elle venait me soigner après les châtiments de mon père. Ces souvenirs firent naitre en moi des sentiments. Je n’avais pas changé. J’étais toujours le même, mais les sévices que je lui faisais subir s’arrêtèrent. Je bénéficiais de sa tendresse, et elle m’enseigna une part de sa culture. Celle qu’elle avait eu avant d’être esclave.
Des années passèrent.

Je découvris qu’une arme, pouvait être douée d’émotions, de sentiments, et qu’elle pouvait offrir autre chose que de la douleur.  Un peu après mes 22ans, mon père revint à la maison. IL avait réussit à s’enfuir. Mais il avait changé, il n’était plus l’homme qui me terrorisait. Lorsqu’un soir, il déboula dans ma chambre armé de son gourdin, je n’étais plus effrayé et c’est lui, qui cette nuit là, eut peur. Il ressortit de ma chambre, le bras droit brisé, et plusieurs côtes fracturés.

Lorsqu’il récupéra, les entrainements ne reprirent pas. Il n’était plus capable de se battre, ni capable de prendre le dessus sur moi. Pour lui, il était temps de me mettre en action. De me faire infiltrer les hautes sphères et une fois que je serais assez bien placé, je pourrais lui faire non pas gravir, mais sauter les échelons. C’était ma mission, j’étais né pour ça. Je me suis incliné devant lui et suis parti. Lorsque je suis revenu quelques mois plus tard, pour exécuter LES épreuves, ma mère était morte. Elle avait été tuée dans un accès de folie de mon père, qui ne pouvait plus passer sa soif de sang sur moi.
Je m’en suis retourné vers les Paliontos, accompagné de mon père. Ou en tout cas d’une partie de lui. C’est aux pieds des deux conseillers du Roi que je jetais la tête de mon géniteur.